Je ressentais ce vide en moi, ma mère criait sur mon père, qui tentait de se défendre de sa nouvelle infidélité, je les regardais depuis le premier étage, je pleurais, serrant mon ours en peluche contre mon coeur. Puis mon père est parti en claquant la porte, mais il n'est jamais revenu, il a eu un accident, un camion a percuté sa voiture, alors qu'il comptait se rendre dans un bar. Suite à ça, ma mère n'a jamais voulu se remarier, ne croyant pas en l'amour, d'ailleurs c'est sans doute elle qui m'en a dégoûté. En grandissant les hommes sont devenus un jeu pour moi, je les enchaînais, les trompais, les manipulais. [...] Puis il y a trois ans, j'ai rencontré cet homme riche, du nom de Edmond Wood, pouvais-je parler d'amour ? Je ne sais pas, mais il m'offrait tout ce que je désirais, il venait de perdre sa femme, il n'a jamais voulu exploiter le sujet et sincèrement ce n'était pas mon problème. Nous avions environ une dizaine d'année de différence, il avait même une fille de dix-sept ans, j'ai rapidement compris qu'elle ne m'aimait pas. Il a fini par me demander en mariage au bout de quelques mois, je suis devenue Madame Wood, je suis tombée enceinte rapidement, j'ai eu un magnifique petit garçon. Tout se passait bien, même si je ne me voyais pas finir ma vie avec lui. [...] Il y a deux mois, je suis tombée en panne non loin de la forêt, je revenais de la ville voisine de Storms Hills, la nuit était tombée, je suis sortie afin de trouver un endroit où avoir du réseau, mais il n'y avait absolument rien. Une fumée violette se dégageait de la forêt... Je me suis réveillée le lendemain matin, je me sentais si différente, puissante, invincible. Décidée, je suis rentrée à pieds, une fois à la maison, j'ai découvert le visage de mon mari complètement perdu, ayant certainement eu peur pour moi. Mais je me sentais faible après toutes ses heures à marcher, je me suis tout simplement approchée de lui, mon instinct me disait de le faire, je l'ai embrassé, je ne voulais plus détacher mes lèvres des siennes, j'entendais même son coeur se ralentir, sa peau pâlir, et il est tombé raide, mort au sol. Je me suis demandée ce que je venais de faire, je n'ai pas eu le temps de vraiment réagir, car ma belle-fille se tenait non loin de moi et elle avait aperçu toute la scène. Je suis partie en courant, prenant juste mon petit garçon avec moi. Mais cette énergie que j'avais puisé dans mon mari, m'avait rendu encore plus belle, épanouie que le matin-même. Très rapidement, le matin j'ai ressenti cette nouvelle faiblesse... C'est à la suite que j'ai compris que j'avais besoin de m'approvisionner de l'énergie vitale des autres pour rester en "vie". Quelque chose m'avait possédé, un démon, quelque chose nommée succube, et plus je fais des victimes, plus je comprends que j'adore ça, charmer les hommes et les vider de leur énergie vitale. Lorsque je tue, je ne suis plus moi-même, je ne me contrôle plus.