your unhappiness causes my happiness

Vous savez parfois nous ouvrons les yeux un matin, nous regardons la personne qui se trouve à nos côtés, pour ma part il est là, à mes côtés, l'homme que j'aime, dans ces moments-là je me dis que ma vie est réussie, puis tout d'un coup je me lève et je le comprends, ma vie n'est pas encore réussie, je n'en suis qu'au commencement, la plupart de mes proches sont décédés. Depuis je me bas pour faire régner une certaine paix dans cette ville, mais finalement est-ce vraiment la paix que j'instaure, ne serait-il pas la peur ? La plupart des gens pensent que je suis insociable, instable, sans coeur....Le pire dans tout ça, c'est que cela ne me fait aucun mal, justement j'en fais même une force, une force qui m'aide à évincer les loups-garous de Storms Hills.

J'avais du réaliser des photos pour le journal de la ville, étant employé comme photographe, mais sincèrement cela ne me plait pas, si je m'écoutais je ne vivrais que pour la chasse aux loups-garous, mais je ne peux pas, ce n'est absolument pas rémunérer. Et bien que j'ai bénéficié de l'héritage de mes parents, je ne veux absolument pas vivre de cette façon, car nous le savons tous la vie n'est pas aussi simple, il ne suffit pas de quelques dollars pour être heureux. J'avais parlé avec mon patron, il voulait choisir lui-même les plus belles photos selon lui, je l'avais laissé faire, en attendant j'avais du m'enfiler deux ou trois cafés, je disais oui à tout ce qu'il me disait, pour ne pas le contrarier et surtout ne pas perdre du temps, plus tôt j'allais sortir du journal, plus tôt j'allais pouvoir me concentrer sur un loup-garou que je traquais. Il me libéra enfin vers la fin de l'après-midi, je n'avais pas perdu de temps pour rentrer chez moi, constatant que mon petit-ami n'était pas à la maison, sans doute était-il dans les parages à Storms Hills, afin de vendre une arme illégale, de la drogue, ou quelque chose dans ce genre là ! Certes, mon petit-ami ne fait pas dans le légal, il provoque du danger avec tout ce qu'il vend, mais vous savez je ne suis pas une justicière comme dans les films tel que Batman ou Superman, j'aurais pu sortir une arme, le tuer, ou l'envoyer un prison pour le stopper, mais cela m'importe peu, la seule et unique chose que j'ai en tête sont les loups-garous. C'est eux la seule menace, ils sont un danger pour tout le monde...
Ouvre les yeux, respire, fonce, tu n'es pas faible ! Lors d'un combat cette phrase m'est fétiche, elle me permet de me concentrer, je me dis souvent que c'est grâce à cela que je ne rate aucune de mes cibles, que je n'arrive pas à connaître l'échec, bien que la force de mon caractère m'aide sans doute aussi. C'est ainsi, que la mort de la petite-amie de Nadan Cavanaugh ne m'a pas affecté, j'ai pris du plaisir, fière de moi, son nom s'est ajouté à une liste comme pour les autres, mais ma cruauté ne s'arrête pas là, elle va toujours plus loin. Aujourd'hui même, je décidais de  me mettre en mode pause concernant mes chasses, afin de rendre une petite visite à Nadan, le sourire aux lèvres. Storms Cooking, c'est ici qu'il allait être, du moins c'est le premier lieu que je visais, il était dix-neuf heures, un petit verre s'imposait sans doute. C'est ainsi, que j'entrais dans le bar/restaurant et je m'approchais du comptoir.

⊹ Where do I even start?

My heart is broken, somebody fix it. My walls are closing in, caught in a deep hole, stuck at the bottom, trying to reach for help. Slow the clock thats ticking loud, I feel that time is running out, and all thats left to do is let it wind down. Where do I even start, to pick it up when its falling apart?

Nadan n'était pas quelqu'un de très sociable. Mais il n'était pas fait pour la solitude. En y réfléchissant bien, il ne s'était jamais trouvé bien seul ces dernières années... Il y avait toujours Everleigh avec lui, ou un autre membre de sa meute. Le soir, il ne mangeait jamais seul, et la matin, il ne se levait pas seul. Il avait toujours une pensée pour quelqu'un. Il se sentait tranquille même allongé sur le canapé, avec ses amis discutant autour de lui. Et à présent? Il était assis sur le canapé de son nouvel appartement, les bras sur les genoux, le visage dans les mains. Le silence autour de lui le rendait fou. C'était trop silencieux. Pas un bruit, pas un songe, pas même un battement de coeur pour le réconforter. La situation lui rappelait combien il était désespérément seul, et que Everleigh était morte. Que malgré leurs disputes, elle ne reviendrait jamais. Elle n'essayerait plus jamais de le surprendre en arrivant derrière lui. Elle ne passerait plus ses bras autour de sa taille. Elle ne déposerait plus de légers baisers sur sa nuque comme elle aimait faire.

Dans un excès de rage, Nadan renversa la table basse juste devant lui qui se brisa en morceaux. Après la peine et la mélancolie, c'était la colère qui l'habitait quand il pensait à elle. Il ne comprenait pas comment cela avait-il pu arriver. Etaient-ils surveillés depuis longtemps? Le chasseur avait-il profité de leur séparation pour agir? Pourquoi en étaient-ils arrivés à se séparer même? Nadan s'en voulait d'avoir brisé sa relation avec elle pour cette histoire de pouvoir. Mais même lui trouvait ça si... contre nature.. la façon dont elle voulait s'approprier son rôle. Il était l'Alpha. Il était le chef. Personne ne pouvait aller contre ça, pas même sa compagne. Alors, il avait pensé que...

Nadan se rejetait la faute sur lui même. Si elle était morte, c'était de sa faute. Il était l'Alpha, il aurait du etre là pour la protéger. Rien n'aurait du arriver à sa moitié s'il avait été un bon Alpha.

Il se leva. Il devait arrêter de se morfondre ainsi. Il avait besoin de sortir et de fuir ce silence. Aussi, il attrapa sa veste et quitta son appartement. Il ne prit pas sa voiture, ressentant le besoin de marcher pour ne plus avoir à penser. Ses pas le menèrent au bar du coin, pas mal fréquenté le soir. Alors il rentra, histoire de prendre un verre. Comme hier soir. En fait, il venait chaque soir depuis son arrivée. Ca ne lui était jamais arrivé, de fréquenter autant un endroit tel qu'ici mais... au moins, il n'était pas seul.

your unhappiness causes my happiness

Être privée d'une personne c'est bien ce qu'il y a de pire au monde, j'en ai conscience, car je suis privée de plusieurs membres de ma famille, chaque jour je ressasse mon passé, les bons souvenirs tout comme les mauvais, se dire que l'on ne reverra pas une personne à laquelle nous tenions est bien le pire des sentiments, se vide au fond de nous, cette sensation de vide, d'immense trou noire. Assise devant ce comptoir, je venais de commander une vodka, le barmaid me l'apporte très rapidement, j'entendais quelqu'un entrer, le petit gling-gling de la porte me l'avait fait comprendre, aussitôt cette personne s'installa non loin de moi au comptoir, un sourire en coin se dessina sur mes lèvres. Il était là, je remarquais cette tristesse en lui, ce néant qui prenait place, si j'arrivais aussi bien à le remarquer, c'est sans doute parce que durant des mois j'ai aussi eu cette sensation même. Alors que j'avalais ma vodka, je déposais le verre avant de me diriger jusqu'à lui et je murmurais doucement derrière son oreille. Si triste journée, encore et encore... Je m'installais sur le tabouret juste à côté. L'alcool ne résout rien, il faut concentrer cette colère, cette tristesse sur autre chose. Oui c'est ce que j'avais fait suite à la mort de ma mère, car à la mort de mon frère, je m'étais plongée dans la solitude, ma vie était médiocre, monotone, rien était beau. Et à cette découverte du surnaturel, des loup-garous, j'ai su que je devais agir, projeter cette tristesse dans une nouvelle « passion ».
Lui révéler maintenant ou encore attendre un peu ? Je laissais planer le doute dans mon esprit, mais finalement je choisissais de ne rien dire pour le moment, je préférais continuer sur ma petite lancée, de simples paroles, lui montrer que je sais, mais laisser du doute dans l'air encore, pourquoi d'ailleurs ne pas l'emmener jusqu'à ce qu'il le devine lui même ? Je demandais alors un autre verre, il n'y en aura pas un de plus, je ne voulais pas repartir en titubant, je voulais rester droite, puis si jamais on m'attaquait, j'aurais plus de chance de mourir. Elle devait vraiment compter à tes yeux ! Il devait se demander qui j'étais, pourquoi j'étais là, à côté de lui à dire des choses absurdes.

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Elle aurait aimé cet endroit. Il ressemblait beaucoup à ce bar, qu'ils fréquentaient ensemble, chaque samedi soir. Ils s'y retrouvaient tous là-bas, elle, lui, leurs amis, leur meute. Celle-ci n'était pas bien grande, mais leurs liens étaient forts et c'était un plaisir de se retrouver à la même table, avec les mêmes gens. Ce train-train quotidien qui pourrait en effrayer plus d'un, avait plu à Nadan. C'était simple, monotone, mais c'était tout ce qu'il avait toujours recherché : une famille, qui le comprenait et ne le jugeait pas. Il lui arrivait des fois, de repenser à sa vraie famille, celle qui l'avait vue naître et grandir, et il ressentait toujours ce petit pincement au coeur. Pendant ces moments, Everleigh le sentait. Ils ne savaient pas expliqué ce phénomène, mais dès qu'il se sentait un peu nostalgique, elle passait ses doigts dans ses cheveux et se collait contre lui, l'attirant dans une tendre étreinte dont seule elle avait le secret. Il passait ses bras autour de sa taille de guêpe et enfouissait son nez dans son cou, pour respirer sa douce fragrance.

« Si triste journée, encore et encore... » fit une voix féminine, tirant Nadan de ses sombres songes. Son visage se tourna vers la source de cette dernière, et ses yeux tombèrent sur le visage d'une belle june femme. Brune, les traits fins mais avec de grands yeux angéliques. Mal à l'aise, et pas sûr d'apprécier qu'on envahisse sa champ personnel, le ténébreux se décala légèrement en attrapant le verre de whisky que lui servait le barman. « L'alcool ne résout rien, il faut concentrer cette colère, cette tristesse sur autre chose. » continua alors la mystérieuse inconnue, engloutissant un verre de vodka, selon l'odeur qui se dégageait de son verre. Les sourcils de son visage se froncèrent à l'écoute du discours étrange et presque incohérent. Que lui voulait-elle? Et pourquoi est-ce qu'elle se montrait si... bizarre. Pourquoi ses mots le heurtaient en plein choc? Comme si elle savait ce qu'il pouvait ressentir et...  « Elle devait vraiment compter à tes yeux ! »

Le coeur de Nadan sembla rater un battement alors qu'il déposait son verre sur le comptoir lustré du bar. Encore une fois, il tenta un regard vers elle, analysant son visage. Il ne trahissait aucune émotion, et les battements de son coeur étaient lents et réguliers. Et cette odeur... Il était sûre de ne l'avoir jamais rencontré. Il avait une bonne mémoire, n'oubliait rarement les gens qu'il rencontrait mais pourquoi elle ne lui revenait pas, mais sa fragrance, si... Ses yeux s'écarquillèrent quand il saisit où il avait déjà senti cette odeur.

« C'est toi...  » dit-il alors pour la première fois, sombrement.

Il l'avait senti sur le corps d'Everleigh.

your unhappiness causes my happiness

J'avais eu le culot de me rendre vers lui, avec mon petit sourire, ma fierté que je lui exposais, car j'étais bien fière de mon acte, mon acte de cruauté, mais après tout il m'arrive souvent de jouir du malheur de la famille des loups-garous, car finalement parfois j'aime exposer à la famille, ce qu'ils ne savaient pas sur l'être décédé qui leur était précieux. Dans ce cas précis, Nadan savait très bien ce qu'était sa petite-amie, d'ailleurs je savais que lui-même était aussi un loup-garou, alpha c'est bien exact ? Oui je ne tue pas sans prendre aucune information, parfois l'histoire de certains loups-garous m'attristent, je me dis qu'ils n'ont aucune chance d'avoir un passé aussi triste, mais pensez-vous que cela va m'arrêter en chemin ? Non, bien sûr que non, je continue ma chasse et je les achève. Un jour ou l'autre, Nadan y passera peut-être... pour le moment non, j'aimais justement voir sa tristesse, voir le fait qu'il doive continuer à vivre sans l'amour de sa vie. C'est toi...  J'eus un petit rire, buvant mon second verre avant de lui répondre. Tu en as mis du temps pour comprendre ! Je commençais à jouer, m'amuser, je pouvais l'énerver, en aucun cas il n'allait prendre le risque de s'en prendre à une femme dans un bar non ? Les lieux publics c'est tellement serviable parfois, je me remémorais alors un instant la fin tragique de sa petite-amie, j'entendais dans ma tête de nouveau le cri strident qu'elle avait poussé avant que je l'achève, que je lui donne le coup fatal, et comme à chaque fois je fais ma petite signature sur un corps : la décapitation. Ses beaux cheveux, ils étaient attachés, ses grands yeux, son corps souple, son petit nez, elle pouvait être si belle lorsqu'elle n'était pas transformée... Et puis je l'ai énervé, tu sais une flèche par si, une flèche par là... Oui, ce soir-là je l'avais énervé, elle avait perdu rapidement son sang froid, durant une petite distance elle m'avait poursuivi, elle m'avait fait tomber, elle m'avait aussi jeter violemment par terre, ce qui m'avait causer un mal de dos durant deux ou trois jours, mais au final je l'avais eu. Elle a tenté de se débattre en tout cas, elle était douée, forte, sérieusement j'ai cru que j'allais y passer, mais je suis là et au final... on sait très bien qui a fini par y perdre la vie. Dis-je en rigolant, encore amusée par la situation. Je commençais à jouer le risque de me faire tuer à la sortie, contre un alpha, aussi fort, musclé, je pense que je n'aurais peut-être pas de grande chance, quoi que... Mais je préférais me méfier, d'où le fait que tout était correctement prévu dans ma tête.

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Impossible de décrire au mieux le bordel qui s'était créé dans l'esprit de Nadan. Comme une sorte de vague énorme, de tsunami qui aurait retourné son cerveau. C'était confus, indéfinissable. Son coeur lui comprimait la poitrine, à force de tambouriner si vite entre ses côtes, et il devait se forcer à reprendre contenance. Il ne voulait pas perdre le contrôle. Mais il se tenait aux côtés de la personne qui avait gâché sa vie. Sa vie pas si parfaite mais dont il se contentait et qui n'était agréable qu'avec sa moitié. Le douleur du deuil s'enflamma un peu plus, et soudainement, le verre dans sa main éclata, les éclaboussant. La barman sursauta, surprit par le bruit des éclats se brisant lamentablement. La jeune femme arriva en catastrophe, lui demandant s'il s'était fait mal et en saisissant son avant-bras pour dégager les morceaux de sa paume intacte, ce qui l'étonna. Néanmoins, Nadan ne semblait pas connecté à la réalité. Il n'entendait pas ses mots, n'entendait même plus ce qui l'entourait, les gens, la musique. Il se dégagea à temps de l'emprise de son amie derrière le bar, pour agripper le dessous de sa chaise alors que ses griffes poussaient doucement. A côté de lui, la chasseuse avait un malin plaisir à lui décrire les sévices qu'elle avait infligé à Everleigh, lui décrivant chacun de ses actes, l'enfer qu'Eve avait du vivre et le combat pour sa vie qu'elle avait mené. Combat qu'elle avait perdue...

« Tu as fais l'erreur de revenir... » gronda la voix du loup-garou alors qu'il tournait doucement la tête vers la jeune femme, sa voix semblant venir d'outre-tombe tant elle était grave et tremblante. Ses yeux luisaient doucement d'une couleur rouge sang qu'il n'arrivait pas à contrôler. Le loup en lui hurlait. Hurlait plus fort qu'une pleine lune. Hurlait à la vengeance et au sang. Il voulait planter ses crocs dans la tendre jugulaire de cette stupide humaine, pour ensuite se repaître de sa chair et de son sang. Il voulait lui arracher les membres, la réduire en pièces, lui faire ressentir la terreur au creux de son ventre. Il voulait le faire tout de suite, maintenant, qu'importe le lieu. Son coeur s'accélérait encore plus et son sang pulsait dans ses veines, envoyant des ondes d'adrénaline dans tout son corps.

Un verre brutalement posé sur le comptoir le fit bondir sur sa chaise. « Fais un peu attention, Nadan. Le boss serait capable de me le retenir sur mon salaire. » fit Arizona, la barmaid, qui l'avait fait brutalement redescendre sur Terre. Reprenant ses esprits, il hocha sèchement la tête en la regardant s'en aller vaquer à ses occupations. Un soupir lui échappa alors qu'il lâcha sa propre chaise qui menaçait se briser entre ses doigts puissants. Il avait failli perdre le contrôle. Cette fille avait failli provoquer l'impenssable. Comprenant le danger qu'il était pour lui et les autres innocents autour de lui, il s'écarta un peu de la chasseresse. « Tu ferais mieux de partir avant qu'un accident n'arrive. » Avant que ta tête ne roule sur le sol, pensa-t-il.