Look at you now...

Cela faisait plusieurs semaines que je n'arrivais pas à joindre mon amie, Venus. Depuis notre dernière virée shopping, c'était silence radio de son côté. Loin de moi l'idée d'avoir peur, elle était forte pour une petite humaine. Nous nous étions rencontrées au lycée et depuis ce jour nous ne nous étions pas lâchées. Bien sûr avec nos deux ans d'écart, la vie nous avait quelque peu séparées mais j'essayais tout de même de rester en contact aussi souvent que je le pouvais. J'allais même de temps en temps la chercher à la sortie du bahut pour ensuite filer au centre commercial le plus proche. Mais depuis quelques temps, je sentais que quelque chose ne tournait pas rond. Elle me cachait des trucs et j'en étais persuadée, mais allez savoir quoi ! Dans une si petite ville comme Storms Hills, tout le monde à ses secrets, mais Venus n'était pas du genre à en garder pour elle. Elle me racontait tout et je me sentais mal vis-à-vis de cela puisque moi-même je ne disais pas toute la vérité. Je savais qu'elle était au courant pour le surnaturel puisque nous en avions déjà parlé quelques fois mais je ne lui avais jamais révélée que j'étais une chasseuse. J'aurais voulu lui dire mais plusieurs contretemps s'étaient formés les uns à la suite des autres. Au final, elle pensait que j'étais une simple humaine comme la moitié de la population de notre petite ville. Inquiète je l'étais quand même un peu mais j'espérais du plus profond de mon âme qu'il ne lui soit rien arrivé. Comme à mon habitude, je sortais tous les soirs dès que la nuit était tombée afin de faire une ronde dans les parages. Depuis que tous ces cadavres humains avaient été retrouvés, un couvre-feu avait été mis en place. Cela ne m'empêchait pas de sortir à n'importe quelle heure, qui suit les règles de nos jours ? Quand j'allais faire mes rondes, je voyais souvent des lycéens à moitié saoul aux alentours des bois. Qu'ils ne se plaignent pas s'ils leur arrivaient malheur. Avec mon flingue coincé dans mon jean, ainsi que plusieurs armes dans mon sac, j'étais parée pour cette nuit. Il faisait frais lorsque je passais la clôture de mon jardin. Les rues étaient désertes et rien ne semblait vivre dans cette ville. Même le bar, où je travaillais, avait fermé plus tôt ce soir-là. Je ne savais jamais ce qui m'attendait par delà les bois, mais le frisson et l'adrénaline c'était ça que j'adorais dans la chasse. De suivre sa proie prise aux piège afin de porter le coup de grâce ce qui la laisserait sans vie sur le sol froid et dur de notre Montana natal. Arrivée dans les bois, j'aperçus quelques lampes torches déjà allumées, signe qu'il y avait plusieurs chasseurs sur la touche. Je n'aimais pas en avoir dans mes pattes c'est pourquoi je m'éloignais progressivement pour atterrir dans un endroit que je ne connaissais absolument pas. Un pont complètement ravagé par le temps laissait place à plusieurs débris de bois. Tandis que j'examinais cet endroit sinistre, j'entendis des branches craquer dans mon dos. Je brandis mon Berretta 92 en criant aux alentour : « Qui que vous soyez sortez de votre cachette. » Je ne savais pas vraiment ce qui m'attendais derrière cette silhouette qui s'approchait de plus en plus vers moi. L'arme toujours braqué sur cette silhouette, je la reconnue petit à petit : c'était Venus. Elle semblait...changée ! Elle arriva à quelques mètres de moi et fut éclairé par les rayons de la lune. Mon sang ne fit qu'un tour et mon cœur manqua un battement. Mon amie avait bien changée mais malheureusement pas dans le bon sens. Ses yeux étaient d'un doré cramoisi et ses crocs étaient de sortie. « Non c'est impossible. Qui t'as fais-ça ? » Ma voix était pleine de rage, de colère, de haine. Mon amie était devenue ce que je détestais le plus au monde : un loup-garou. Elle semblait quand même quelque peu effrayée de me voir brandir une arme sur elle, elle venait juste d'apprendre ma condition de chasseuse. À ce moment-là, j'avais envie de tout casser, de tuer tout ce qui bougeait, il fallait que je me calme sinon la rouquine allait se retrouver avec une balle entre les deux yeux.