J'étais jaloux et possessif, c'était un fait et il était bien trop tard pour me changer. Sans doutes que ces deux traits de caractère allaient de paire avec mon côté loup-garou. En effet, les loups ont ce besoin de marquer leur territoire, de montrer qui est le mâle dominant et dans ce cas précis, c'était moi. J'étais le mal dominant et Kalahan était à moi. C'est certes, assez vieux-jeu et surtout, très matérialiste mais c'était comme ça. Je sortais avec alors quand quelqu'un d'autre la draguait, je n'aimais pas ça, chose totalement normale. Bien sûr, je savais très bien que ce n'était pas sa faute, elle était habitée par un succube, ces créatures ayant une aura presque irrésistible, c'est ça qui attirait tous les hommes vers elle. D'ailleurs, je me demande même si ce n'est pas ça qui m'attire vers elle. Peut-être qu'en fait, tout ce que je pense ressentir n'est que du flan et que tout est faux, une simple illusion créer par le démon qui l'habite … Bref, je ne préfère pas y penser.

Ce mec était donc venu la draguer et elle, au lieu de tout simplement l'envoyer balader, avait préférée rentrer dans son stupide jeu. C'est surtout ça qui m'avait mis hors de moi. Qu'elle se fasse draguer, je n'y pouvais rien, je l'avais intégré, ça faisait partie d'elle, mais qu'elle se laisse draguer ouvertement alors qu'elle est avec moi, je ne le cautionnai pas. Vous comprenez, non ? J'avais donc voulu défendre mon honneur et je lui avais collé un coup de poing à ce petit enfoiré avant de partir, jetant un regard des plus froid à Kalahan. Cet incident avait eu lieu vendredi et le week-end s'était écoulé sans que je ne donne signe de vie. J'étais plus ou moins du genre à fuir, surtout lorsque j'étais contrarié, il valait mieux d'ailleurs. Car, si je m'étais écouté et que j'avais laissé mes émotions s'en mêler, le gars en question serait en ce moment même entrain de se faire mettre sous terre.

Aujourd'hui, lundi, je marchai dans les couloirs en direction de mon casier pour y récupérer des bouquins, on ne peut pas dire que le week-end m'avait calmé, loin de là même. J'étais toujours autant énervé contre Kalahan. Lorsque je la vis au loin, dans le couloir, je claquai violemment la porte de mon casier avant de marcher pour aller en classe, lui mettant un léger coup d'épaule en passant, l'ignorant totalement.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

you make me feel worst

Il y avait des fois où Avery me tapais vraiment sur le système. Aujourd’hui était une des ces fois. Il est d’une humeur massacrante parce que j’aurais sois disant laissé un mec me draguer sans le refouler. Cet idiot pensait certainement que parce que j’étais une succube, j’allais voir ailleurs, pourtant il se trompait lourdement. Récapitulons : Vendredi un mec potable était venu m’aborder avec une phrase de drague complètement idiote, en clair ça avait donné ça :

« Salut mon cœur, c'est quoi ton signe ? », demanda le garçon. Je lui souris.
« Ne Pas Entrer » répondis-je. Il sembla pris de court, mais insista. Juste après une minute. Il réfléchit un moment.
« Tu sais que tu me veux, » sourit-il. Je souris et acquiesçai.
« T'as tellement raison. Je veux… que tu partes. »
« Allez ! Je sais comment satisfaire une femme. » Il me regarda de haut en bas. Je lui souris rêveusement.
« Alors, s'il-te-plaît, laisse-moi tranquille. »
« Je veux m'offrir à toi. »
« Désolée, je n'accepte pas les cadeaux bon marché. »
« J'irai au bout du monde pour toi, » déclara-t-il.
« Mais est-ce que tu y resterais ? »
« Ton corps est un temple. »
« Désolée, pas de messe aujourd'hui. »
« Chez toi ou chez moi ? »
« Les deux. Tu vas chez toi et moi chez moi. »
« Comment t'as réussi à être aussi belle ? », demanda-t-il. Et bien je tiens d’une succube mais tu ne me croirais pas.
« On a dû me donner ta part. » Il ouvrit la bouche choqué et je lui éclatai de rire au nez.
« Sois pas timide. Demande-moi de sortir ensemble. Je dirai oui. »
« Ok. Sors. »
« Où étais-tu, toute ma vie ? »
« Où je serai toujours : dans tes rêves les plus fous. Maintenant, je m'en vais.»

Je n’avais pas eu le temps de faire un pas que mon petit-ami aussi jaloux qu’un pou avait mit une droite dans la face du type que je venais de jeter. J’ai essayé d’expliquer à Tex que si j’étais entré dans le jeu du type c’était par pur charité car il m’a vraiment fais pitié, aucune répartie, aucun sens de l’humour. Mais voilà, avoir un loup garou comme petit-ami était plus dur à gérer qu’un petit-ami normal. Et il était parti furieux ne me laissant même pas le temps de me défendre.

J’avais essayé de le contacté tout le week-end mais il ne répondait à aucun de mes appels, alors, autant je peux comprendre qu’il soit énervé, autant le fait qu’il bloque une tentative de dialogue de ma pars me mettais les nerfs. Et lorsqu’il me frappa en passant dans le couloir à l’instant pour bien me faire comprendre qu’il ne m’avait toujours pas pardonné, je décidais d’arrêter de jouer  la gentille et de le remettre à sa place. Ma main se posa sur son épaule pour l’empêcher d’avancer et je me mis face à lui. Cette tête de mule allait m’entendre, fois de Lexington

Kalahan m'agrippa le bras lorsque je passai à côté d'elle et je m'arrêtai net, posté devant elle. Je lui lançais un regard mélangeant colère et tristesse car oui, même si je ne l'admettrai pas, tout ça me rendait triste et me faisait me sentir mal. « Excusez-moi, on se connaît ? » La tristesse était un sentiment que je refusai de montrer, j'étais comme ça. Depuis tout petit j'avais appris à m'endurcir suite au départ de deux de mes frères, de mon père et de ma mère. Si je m'étais laissé démolir à chaque fois, je ne serai pas là aujourd'hui. Voilà donc pourquoi j'avais créer cette sorte de carapace laissant croire aux gens qui m'entourent que j'avais un cœur de pierre, ce qui pourtant, était loin d'être le cas.

« Qu'est-ce que tu me veux ? T'as pas des choses plus importantes à faire ? Comme te faire draguer par exemple. » Bon d'accord, je dépassai peut-être légèrement les bornes, mais légèrement seulement. J'avais toutes les raisons du monde d'être énervé à ce moment précis. « Les cours vont commencer alors si tu as un truc à me dire, dis-le. » Je me montrai très froid et sec dans mes paroles. Je voulais lui faire comprendre que j'étais possessif et que j'étais le seul mec autorisé à lui faire des avances. J'étais extrêmement jaloux et ça, depuis toujours, j'avais été jaloux de Nadan, ensuite j'avais été jaloux de ma sœur, j'étais comme ça, la jalousie et moi étions très bons amis. Oh et puis, au diable les cours, nous avions un problème à régler et ça, c'était bien plus important qu'un cours d'histoire. Je lui agrippai la main avant de me diriger en direction du stade, nous serions plus tranquille pour parler là-bas qu'au beau milieu des couloirs du lycée où tout le monde pouvait nous entendre. « C'est déjà assez compliqué comme ça de devoir sortir avec une succube sans que les autres mecs te tournent autour aussi ... »

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

you make me feel worst

Ses yeux me toisèrent un long moment lorsque je me mis face à lui et sa question tranchante me blessa bien que je n’en montrai rien. Il voulait donc jouer à ça. « Nan, tu sais bien que j’aborde tous les garçons qui me passent sous la main pour tromper mon petit-ami ! » Oui, ma réponse était digne d’une garce et alors ! Je voulais qu’il se rende compte du ridicule de la situation. Si je n’avais plus le droit de m’amuser de la débilité des humains de temps en temps, je n’allais pas faire long feu. Je soufflais lourdement et lâchais son épaule, faisant tomber mon bras le long de mon corps. J’adorais Tex, il était drôle, extraverti et solide. Assez du moins pour supporter mes sautes d’humeurs et ma répartie. Je savais aussi qu’il faisait un travail sur lui pour être moins territorial, mais c’était toujours dur de combattre sa vraie nature. Comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop. Et dans son cas, il aurait très bien pu tuer le garçon tête à claque de vendredi.

« Si tu penses que je passe ma vie à me faire draguer alors je pense qu’on peut stopper les dégâts maintenant Tex ! » Il avait du culot, ça aussi en temps normal ça me plaisait, quand il ne l’utilisait pas contre moi. Je levais les yeux au ciel, montrant mon agacement devant la puérilité de son attaque, croisant ensuite les bras sur ma poitrine pour me donner un peu plus de contenance. « Et bien enfin, j’ai cru que tu allais avorter toute tentative de communication jusqu’à la saint glinglin ! Je t’ai envoyé une bonne vingtaine de messages ce week-end et je t’ai passé au moins le double en appelle ! Est-ce que tu n’as serait-ce que vérifié ton portable ? »

Il ne me laissa pas le temps d’ajouter autre chose qu’il me tira par la main vers le stade de lacrosse du lycée. Je serai les lèvres d’agacement, plissant les yeux. Si il y avait bien une chose que j’exécrais plus que tout c’étais que l’on me coupe dans un des mes monologue. Surtout lorsque que s’en était un où je remettais une personne à sa place. « Si les autres mecs me tournent autour comme tu dis, c’est justement parce que je suis une succube ! Et si ça se trouve Tex, c’est aussi pour ça qu’on est ensemble aujourd’hui ! Qui me dit que tu aurais voulu de moi, si je n’étais pas possédé ? »