15 mai 2011, Storms Hills.

Ravagée par la haine et la colère, je marchais en direction de la plaine. L'endroit était à présent désert. Mes jambes ne me portaient plus, des larmes de rage et de tristesse coulèrent le long de mes joues. Je n'avais rien pu faire pour la sauver, cachée derrière les arbres, j'avais attendu patiemment que la meute s'en aille. J'avais vu ma sœur se faire assassiner devant mes yeux sans pouvoir rien faire, ils étaient trop nombreux. J'avançais de plus en plus pour enfin arrivée vers cette petite chose couverte de sang, de son sang. Les larmes redoublèrent et mes genoux tombèrent au sol. Penchée au-dessus du corps inanimée, autrefois ma sœur, je ne savais pas quoi faire. Mes mains tremblaient, mes muscles étaient tétanisés, la nuit commençait à tomber et je me retrouvais seule et démunie. Mes mains se posèrent sur ses yeux encore ouverts de peur, d'un geste de la main je lui refermais les paupières afin de ne plus apercevoir cette lueur qui ne dansait plus dans ses prunelles. Mes mains caressèrent son front, ce n'était qu'une enfant, elle ne méritait pas tant de cruauté. Mes mains étaient couvertes de sang, mais peu importe j'allais devoir la ramener à la maison. Je la soulevais et marcha comme un robot à travers cette petite ville que j'avais toujours connue : Storms Hills. Je n'aurais pas dû la laisser seule, elle voulait les combattre, mais nous étions en nombre inférieure et ils n'en ont fait qu'une bouchée. Qui va avoir peur d'une gamine de 15 ans ? Du haut de mes 18 ans, j'aurais dû prendre les rennes de cette opération et ne pas la laisse faire. C'était ma faute si elle gisait ainsi dans mes bras.Arrivée devant le manoir qui nous servait de maison, je devais me montrer forte et expliquer comme quelqu'un de responsable. Je ne voudrais pas décevoir ma famille en me comportant comme une gamine apeurée par le grand méchant loup. Je poussais la porte avec ma main, ce qui laissa une belle empreinte de sang sur la porte blanche que ma mère affectionnait tant. Je posais mon pied sur la première marche de l'escalier quand soudain ma sœur gémit. Mon sang ne fit qu'un tour, je grimpais à une vitesse folle les escaliers et l'installa sur la table du salon. "MAMAN, PAPA" criais-je de toutes mes forces afin qu'ils viennent m'aider. Mon père accourut inquiet, je lui expliquais à toute vitesse ce qui nous était arrivé puis lui demanda ce qu'on pouvait faire pour la soigner. Elle était vivante je le savais. "Papa, je te jure elle a respiré dans les escaliers, il faut qu'on fasse quelque chose on ne peut pas la laisser comme ça". Mon père s'affaira autour d'elle lorsque je le vis se stopper tout net. Il se tourna vers moi et me regarda avec une lueur que je n'avais jamais encore croisée dans son regard. Je savais ce que ça voulais dire. Ma sœur était condamnée, soit elle ne passerait pas la nuit dû à ses blessures ou soit à la prochaine pleine lune elle gambaderait entouré de ses semblables que nous chassons depuis des générations. Je ne pus m'empêcher de pleurer, je savais ce qu'il avait l'intention de faire. Je me jetais près de lui et lui dit : "Non je t'en supplie, tu ne peux pas faire ça". Il ne m'écoutait pas, il s'empara d'un couteau qui nous servait si souvent à tuer et l'enfonça dans son cœur en prononça ces mots : "Je suis désolé ma fille".
Après ces événements, ma vie changea du tout au tout, je n'avais qu'une chose en tête : retrouver et tuer l'alpha qui avait conduit ma sœur six pieds sous terre.