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La voiture accéléra tandis que la peur prenait de plus en plus possession du conducteur. Il jeta un coup d’œil dans le rétroviseur juste à temps pour éviter de se faire frapper une nouvelle fois par la grosse Jeep noire à sa poursuite. Jamais il n’avait pensé que son passé le rattraperait, ou du moins pas de cette manière. La femme à ses côtés semblait totalement tétanisée, et il ne pouvait que la comprendre. Il voulait la rassurer et lui dire qu’ils s’en sortiraient indemnes, mais il n’était pas dupe, si il ne mourrait pas maintenant, ils le rechercheraient encore et encore, à présent que l’alpha était sûr qu’il n’était pas mort. Le conducteur ne voulait pas risquer de mettre ses enfants en danger, plutôt mourir, alors au lieu de tourner au virage qui s’annoncer juste devant lui, il roula tout droit, faisant tomber sa voiture d’une vingtaine de mètres en tonneaux. Un dernier regard pour celle qu’il aimait et il ferma les yeux en rendant son dernier souffle.  

« Everleigh s’il te plait, reste ! On a besoin de toi ici, Lux a besoin de toi, j’ai besoin de toi, tu te souviens, tu es notre grande sœur, celle qui est sensé prendre soin de nous, pas nous abandonner pour un petit-ami idiot qui as des problèmes avec sa famille et qui veux que tu fugues avec lui merde ! » C’était la première fois qu’il utilisait ce ton de voix, lui l’habituel bout en train, toujours en train de faire l’idiot, avait totalement perdu son sourire face à la conviction de sa sœur de partir pour il ne savait quel bled avec le fils Cavanaugh, Nadan. Et sa sœur, ne serait pas sa sœur si elle n’était pas aussi borné, un trait de caractère familiale d’après ce qu’il avait comprit. « Lâche se putain de sac et écoutes-moi ! » Il avait frappé sur le bureau des ses poings, assez fort pour qu’Everleigh ne relève la tête. Il en profita pour attraper le sac qu’elle tenait dans ses mains et l’envoyer valser à l’autre bout de la pièce, faisant s’y échapper quelques vêtements. « Génial, tu m’écoutes enfin ! » Sa voix était sarcastique et acerbe et il se rendait enfin compte qu’il n’était pas qu’un looser de service au cerveau aussi absorbant que bob l’éponge avec les coups. Il prit une grande inspiration avant de se lancer « Evy t’en vas pas ok, si grand-mère est pas d’accord pour que tu vois le Cavanaugh ce n’est pas grave, je te couvrirai quand t’iras le voir mais part pas. Parce que si tu t’en vas je ne vais pas réussir à le dire à Lux, t’imagines ? Comment tu veux que je lui annonce que la sœur qui avait toujours promis d’être la pour elle et de la protéger a brusquement prit la fuite avec son premier amour, ça se fini toujours mal un premier amour, t’a pas vu Titanic ou quoi ? » Et voilà son côté un peu idiot refaisait surface à la fin de son monologue, faisant sourire Everleigh. Elle adorait Seth, il était le type que toutes les filles voulaient comme petit-ami, mais il l’ignorait lui-même. Il était doux, gentil, attentionné, drôle, intelligent, très mignon et surtout il pensait aux autres avant de penser à lui. Il n’avait parlé que de Lux, leur sœur, et pas de la façon dont il réagirait, et il avait même pensé à lui faire une petite blague pourri à la fin pour dédramatiser le ton de sa tirade. Alors elle savait, elle savait qu’il finirait par comprendre pourquoi elle choisissait de partir avec Nadan au lieu de rester à Storm Hills. Elle se leva, allant chercher son sac qu’elle reposa sur le lit et évitant le regard de son frère elle répondit : « Ne rend pas ça plus dur que ça ne l’ai déjà, Seth. Bien sûr que je sais que ça va être dur pour vous mais, il faut que je le fasse. Nadan et moi, ce n’est pas une amourette de lycéen et si ça avait été le cas tu ne penses pas que grand-mère aurait accepté que je le vois ? Je n’ai pas envie de vous abandonner mais il est des choses dont tu n’as pas encore comprit la teneur et dont je n’ai pas envie de te retrouver impliqué. » Elle releva la tête vers Seth et s’approcha de lui pour le prendre dans ses bras « Ai confiance en toi marmot, suit ton instinct, il ne t’a jamais fait défaut » Un dernier baisé sur la joue, un dernier « Je t’aime » fraternelle soufflé à l’oreille et elle quittait la maison pour rejoindre un autre homme avec lequel il ne pouvait pas rivaliser.

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Quelque chose ne tourne pas rond chez moi, je le sens. C’est comme si mes repères était trop flous, que je ne savais pas quelque chose d’important à propos de moi, et cette sensation commençait à m’irriter fortement. Je claquai ma langue contre mon palais, laissant tomber le crayon que je tenais dans ma main sur mon devoirs prévu dans deux semaines, oui je prenais de l’avance et alors ? Je fermais les yeux prenant ma tête entre mes mains avant de souffler fortement. J’avais suivit le conseil d’Evy et j’avais, il y a quelques jours de cela, monté une opération « allons en savoir un peu plus sur la famille Hardman en fouinant dans les archives interdites aux publique de la bibliothèque de la ville » en compagnie de Caleb. Caleb était mon meilleur ami, toujours là pour moi. Il était les muscles, j’étais le cerveau, surtout pour les opérations à haut risque. Enfin, j’avais trouvé l’adresse de la sœur de mon frère, la seule Hardman encore vivante qui ai connu mon père, Tracy Hardman. Il faut toujours une tarée dans la famille et bien j’étais tombé sur le gros lot. La veille je lui ai rendu une petite visite avant d’aller récupérer Lux de ses cours. Tatie Tracy semblait totalement stone, elle m’avait pris dans ses bras dès que j’étais arrivé en me disant à quel point je ressemblais à mon père avant d’ajouter que nous avions perdu assez de temps et qu’il fallait commencer mon apprentissage dès maintenant. Apprentissage de quoi ? Et bien j’étais un druide et ça me venait du côté paternel visiblement. Oui, oui et elle avait passé près d’une heure à me parler de loups-garous, de gui et de je ne sais quelles idioties encore. Et le plus dingue dans tous ça était sans doute le fait que je la croyais.  

Lorsque l’on perd ses parents à cinq ans on en garde une trace à vie, on est orphelin, loin de ses repères et de ce qui aurait dût être. Souvent la nuit je me souviens des comtes que me racontait mon père. Il les connaissait par cœur et contrairement aux histoires de Cendrillon et de Blanche-Neige, ces petits récits nocturnes finissaient rarement avec un « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Je me rappelle aussi qu’il faisait beaucoup références aux loups, que ça soit dans sa forme animale au début puis, petit à petit, au fur et à mesure que le compte avançait, le loup prenait un aspect humain. C’était effrayant mais tellement grisant ! Et puis de temps à autre, il faisait référence à leurs guide, un homme sage et plein de connaissance qui malgré sa condition humaine uniquement, n’était effrayé par rien. Souvent mon père disait qu’un jour je ressemblerais au guide de son histoire. Ce guide au nom si particulier de « Chêne Sage » en gaélique, le druide.

Ça m’a prit quelques jours pour tout ingurgiter. En fait c’est assez indigeste à première vue mais une fois que je me suis lancé je n’ai plus réussi à m’arrêter. Et aujourd’hui je finissais de lire le grimoire de la famille. Et ouais, les druides notent tout, que ça soit les propriétés des plantes ou les caractéristiques des animaux. Et je venais de me farcir un bouquin vieux d’aussi longtemps que remontait la famille Hardman et qui comptait plus de 1500 pages d’explications et de gribouillis à son actifs. Je crois que je ne remercierais jamais assez mon super cerveau et toutes les boissons énergisantes du monde pour m’avoir permis de faire rentrer toutes ses informations dans ma tête. Mais maintenant je pouvais dormir tranquillement, après tout, je savais comment tuer un loup-garou les yeux fermés.

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Depuis quelques temps ma vie devenait trop compliqué, beaucoup trop compliqué pour un adolescent. Le nombre de loup-garou en ville avait considérablement augmenté ses dernières années, le nombre de meutes formés aussi et ce n’était pas normal. Ajouté à cela que mon meilleur ami était désormais à moitié loup, que je venais de rompre avec ma première petite-amie, qu’une blonde me poursuivait et que je cherchais absolument à savoir qu’elle meute était à l’origine du meurtre de mes parents. Ma vie ressemblait à un bordel que j’avais besoin d’organiser par ordre de priorité. Sans compté que Lux devenait bien trop curieuse à propos de mes sorties nocturnes.

Il était totalement hors de question que je laisse ma petite sœur se frotter au monde surnaturel, parce que ça pouvait paraître amusant et grisant à première vue mais à cause de moi, Caleb était à présent un loup-garou. Je n’aurais jamais dût lui parler de tout ce que je savais, jamais. Mais au moins j’étais sûr de ne pas le perdre maintenant, comme j’avais perdu Venus. A trop être centré sur mon apprentissage de druide et sur comment aider Caleb à maîtriser son loup intérieur, je l’avais totalement délaissé. Mais ce n’était que des raisons secondaires si on y regardait de plus près.

Il y a cette fille, Zoë, la nouvelle, la cousine à Caleb aussi. Elle est mignonne, trop mignonne pour mon propre bien en fait. Et depuis qu’elle est arrivée je n’arrête pas de penser à elle. C’est gênant, surtout lorsque l’on est en couple. Alors j’ai rompu avec Venus, c’était le mieux à faire, parce que la rousse compte énormément pour moi.  Depuis je n’arrête pas de surveillé discrètement la petite brunette, j’ai même fait passé un interrogatoire à Caleb pour en savoir plus sur elle. Il s’est bien foutu de ma tête l’autre idiot.

Zoë était en un sens totalement différente de Venus et ça ne me plaisait que trop. Elle semblait timide et introvertie mais lorsqu’elle souriait ou riait c’était la macarena dans mon ventre. Il fallait que je me fasse soigner de toute urgence parce que je n’avais jamais ressenti quelque chose comme ça avant. En fait, je n’arrivais pas à croire qu’une personne puisse avoir tellement d’effet et d’influence sur ma personne alors que je ne la connaissais pas encore.

Il a bien fallut que je me lance, bon l’approche était un peu bancale mais elle a rit alors rien ne pouvait me faire plus plaisir. Et nous sommes devenus amis, si on peut appeler ce que je ressens pour elle de l’amitié. Je lui fais une confiance infinie, sans aucun doute et elle a fini par deviné que quelque chose clochait avec Caleb et moi alors je lui ai tout raconté. Sur le surnaturelle et la condition de Cal’, elle a plutôt bien prit les choses et ça n’a fait que nous rapprocher d’avantage encore.