I just want to be OK

Petite, j’avais toujours aimé la nuit. Je me sentais attiré par ce moment de la journée si sombre et dangereuse. Maintenant, je sais que ce n’est pas un hasard si la nuit avait un tel pouvoir sur moi, j’avais toujours eu ça dans le sang. Enfin bon, même si je continue d’adorer la nuit, je sais aussi que les monstres des contes de fée existent. Du moins pour ce qui concerne les loups-garous. Mais je n’ai pas peur d’eux. J’en suis une aussi et apparemment, je suis une louve puissante puisque je suis une alpha. Mouais, niveau puissance, on repassera et puis bon, je ne veux pas être puissante moi mais être… Être quoi d’ailleurs ? Humaine ? Je ne sais même pas si j’ai envie d’être une simple humaine.
Enfin bon, ce ne sont pas des questions existentielles qui m’empêchent de déambuler dans les rues à 4 heures du matin. L’air y est plus frais et j’ai besoin de faire le vide en moi. C’est à ce moment que j’ai senti l’odeur de cette femme. La première – et dernière – fois que je l’ai croisée, un sentiment de danger m’avait parcouru. Cette femme m’avait regardé étrangement, comme si elle cherchait où elle m’avait déjà vu et je n’avais pas aimé ça. Quoi qu’il en soit, le fait que je la croise de nouveau ne me disait rien qui vaille et j’ai donc décidé d’avoir une petite discussion avec elle.
Je ne suis pas vraiment le genre de personne à être chaleureuse mais là, je n’ai pas le choix. Je l’observe avant de décider de l’endroit où je pourrais la surprendre. Quelque part à découvert pour que je ne laisse pas ma louve me dominer totalement. Je sentais sa peur et ce sentiment émanent d’elle me fait sourire légèrement avant de reprendre un visage placide et de la surprendre à un tournant, chose aisée pour moi. Je la regarde reprendre son souffle sans rien dire. Je l’écoute s’excuser, elle est sincère. Son cœur, bien qu’affolé par la course, bat régulièrement et reprend rapidement son rythme.
Je continue de l’observer sans rien dire, tentant de déceler ce qui me fait tant peur en elle. Bon peur n’est pas le mot, disons que j’ai ce pressentiment que rien de bon ne va surgir de cet entrevue et que pourtant, il faut qu’il ait lieu. Quand elle me demande si on s’est déjà parlé, je hoche brièvement la tête avant de m’éclaircir la voix. « Oui, il y a quelques jours mais pas longtemps. Du moins pas assez pour que vous me disiez pourquoi vous m’aviez dévisagé comme vous le faites encore ce soir. » Je ne peux pas faire plus direct que ça mais en même temps, plus vite je saurais de quoi je dois me méfier, plus vite je pourrais prendre une décision sur ce que je dois faire.

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I just want to be OK

Je suis assez mal à l’aise devant cette femme. L’impression de danger est toujours présente en moi et je dois savoir pourquoi j’ai ce sentiment étrange. Malgré mon ton direct, elle sourit, ce qui ne me laisse rien présager de bon. En tout cas, avant de me répondre, elle regarde autour de nous comme si elle avait peur que quelqu’un nous entende. Quand enfin elle me répond, je la laisse parler bien que ma patience soit mise à rude épreuve par sa lenteur d’expression. Si je comprends bien, elle a l’impression de me connaitre mais par chance, elle me demande si je ne suis pas allée à New York.
De soulagement, je pousse un léger soupir et me détend légèrement avant de lui répondre d’une manière un peu moins agressive. « Désolée de vous décevoir mais je n’ai jamais mis les pieds à New York. » La conversation aurait pus s’arrêter là mais la jeune femme s’était présentée et même excusée cependant, je ne suis pas dupe, le sentiment de danger est toujours présent quelque part en moi sauf que j’ai décidé de l’ignorer. « Ce n’est pas grave. La politesse n’est plus ce qu’elle était autrefois. » Je repense à ma mère qui me répétait sans cesse de ne pas dévisager les gens, que c’était impoli. Seulement, tout le monde dévisage les gens autour de soit alors je ne vais pas me formaliser pour ça, surtout que j’ai plus où moins l’habitude maintenant. « Je veux dire que souvent on passe notre temps à dévisager les gens et que selon la personne, cela peut se révéler… Mortel. »
Dans les journaux, on voit beaucoup d’articles sur des personnes tués pour un regard jugé de travers par l’autre mais dans mon cas, le mortel signifie aussi que si je ne me contrôlais pas comme je le fais, le moment de panique que son dévisagement avait provoqué en moi aurait pus la tuer. Avant, il ne me fallait pas de grand-chose pour me transformer mais maintenant, c’est moi seule qui décide et puis bon, elle n’avait pas l’odeur d’un loup, ce qui veut dire que je peux facilement la maitriser si besoin. C’est pour cela que j’accepte sa poigné de main et que je me présente à mon tour. « Enchantée Dylan, moi c’est Arwen. » Je ne sais pourquoi mais à cet instant précis, le sentiment de danger se manifeste plus vigoureusement.

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