As an Air France

Le lycée ou l’endroit bondé d’adolescent remplis d’hormones censées étudier pour s’assurer un avenir correct. Alissa n’avait jamais détesté le lycée même si elle n’avait pas non plus adoré s’y rendre quand elle était en France. En faites, elle faisait partit de ses élèves qui avaient accepté la chose sans se poser de questions et qui étudiait parce qu’il le fallait. Mais depuis son arrivée en Amérique et dans un lycée différent, tout avait changé. Elle trouvait refuge au lycée où elle étudiait sans relâche afin de s’occuper l’esprit pour ne pas réfléchir à la nuit où tout avait changé. Forcément, cela n’aidait pas spécialement à se faire des amis d’être toujours fourrés dans ses bouquins pour étudier mais Alissa se fichait de ce que les autres pensaient. Elle avait l’impression de ne plus avoir de but motivant dans la vie. Oh bien sur, elle avait un choix multiples de métier à sa disposition, un large choix d’opportunités ce qui faisait une tonne d’avenir possible, mais aucun ne l’intéressait. Elle, elle voulait récupérer ce qu’elle avait perdu, tout ce que les chasseurs avaient détruits en une nuit. Mais on ne pouvait ramener les morts à la vie et donc, elle s’acharnait dans ses études pour oublier l’injustice de la vie luttant désespérément contre l’envie de vengeance et la haine qui bouillait en elle. Ce jour-là s’annonçait similaires aux autres, elle allait rester invisible pour les jeunes de l’établissement, rendre ses devoirs, allaient en cours. Bref, être une élève dans la masse grouillante d’un lycée ni populaire ni pestiférée. Elle se dirigea vers son casier doucement et ouvrit la porte pour prendre ses affaires quand une blonde se dirigea vers elle. Blonde version princesse barbie qui visiblement n’était pas d’une humeur sympathique. Alissa referma son casier et ramassa son sac au sol donnant sans le vouloir un coup à la poupée qui passait. Poupée qui se tourna directement vers elle alors qu’elle s’excusait avec un petit sourire timide. Visiblement, Alissa aurait mieux fait de partir en courant plutôt que de tenter des excuses puisque mademoiselle la blondasse la prit immédiatement de haut. En faites, Alissa en voyant que la pourrie cherchait à la provoquer, elle commença à s’éloigner sans rien dire, préférant l’ignorer. Sauf que l’autre blondasse finit par toucher le point sensible en criant dans le couloir et Alissa vit immédiatement rouge. Qu’on parle du meurtre de sa famille en disant qu’ils faisaient partit d’une secte et que le tueur avait tout simplement purifié la planète lui fit voir rouge. Elle se retourna droit vers l’autre tâche qui abordait un sourire narquois. Alissa n’eut pas de mal à mettre à terre l’autre abrutis, elle lui balança aussi sa bouteille d’eau sur la figure histoire de ruiner son maquillage de clown avant de la planter là. Sauf qu’elle n’alla pas bien loin puisqu’un professeur lui coupa la route pour la mettre en colle car on ne pouvait pas laisser passer ce genre d’incartade même pour une bonne élève en deuil. Après tout, elle n’était pas la seule orpheline au monde, Alissa prit le mot sans rien dire et alla en cours.

Une fois la sonnerie du dernier cours retentit, Alissa se dirigea vers la salle de colle sans rien dire. Elle n’avait pas prévenus Reed qu’elle avait été collée, en faites, elle lui avait juste dit qu’elle rentrerait plus tard. Elle s’installa dans la salle en posant son sac sur le bureau en se demandant bien ce qu’elle allait devoir faire pour avoir mouillé une fille pot de peinture.  Elle n’eut pas à attendre longtemps puisque le professeur arriva bien vite après cinq autres élèves. Il y avait trois tâches à faire, nettoyer des tags contre le mur du lycée pour les deux fautifs l’ayant fait, ranger le matériel sportif au gymnase et dans les vestiaires et pour finir, remettre tous les livres à leur place à la bibliothèque. Alissa eut le droit à la bibliothèque avec une autre fille et elle s’y rendit pour voir huit piles d’une vingtaine de bouquins à ranger. Sa première pensée fut de se dire qu’elles allaient bien s’amuser au vu des rayons du lieu. Elle posa son sac et se dirigea vers une pile en soupirant, ce n’était pas ranger des stupides bouquins qui allait lui occuper l’esprit correctement. Elle sentait déjà qu’elle allait se mettre à cogiter un peu trop et que ça n’aiderait pas. Elle prit quelques bouquins et regarda la nomenclature du premier pour aller les ranger. « Stupide grognasse ! » Ce fut les mots que lâche Alissa en se rendant droit que le rayon adéquat, elle les avait lâché en français ce qui ne devait pas aider sa camarade pour comprendre.

Assise à l'avant dernière table de la classe, j'essayai péniblement d'ignorer l'abruti fini qui chuchotait derrière moi, chose qui était extrêmement compliqué étant donnée que je savais que tôt ou tard, il finirait par m'adresser la parole. Ce type faisait partie des rares personnes qui se souvenaient de moi, ce dont je me serait bien passée, surtout en ces circonstances. Je l'entendis ricaner, mauvais signe. « Est ! Pssst ! » Je levais les yeux au ciel et m'adossa sur le dos de ma chaise, prête à affronter le con de service. « Quoi encore !? » Demandais-je d'un ton lasse. « A ce qui paraît, les filles les plus froides sont les meilleurs au pieu, dommage que tu sois cinglée, on aurait pu tenter un de ces soirs... » Un demi-sourire se dessina sur mes lèvres, pathétique. Je me retournais et le regarda dans les yeux. « Tu peux faire mieux, j'en suis sûr » Il avait senti le défi que je lui avais lancée, ce qui le fit sourire de plus belle. « Tu aimes quand je t'insulte Sky ? En plus d'être une cinglé, t'es sado c'est ça ?! » Son voisin de table ricana, ce qui ne fit qu'augmenter l'égo du premier. Je pris soin d'articuler chaque syllabe qui sortait de ma bouche : « Misérable connard ! » Il voulu rétorquer mais ce ravisa, je le vis regarder derrière moi et limita, découvrant le professeur les mains sur mon bureau. « Tous les deux, ce soir, en colle » Un sourire machiavélique se posa sur les lèvres de Mr Hastings. Je me mordis la langue afin de contenir ma colère, colère que je réussis tant bien que mal à enfouir.


Le dernier cour de la journée était enfin terminé, malheureusement la journée, elle, ne l'était pas. Je me rendis à la salle de colle, presser d'en finir. Ma tâche était de ranger les bouquins de la bibliothèque avec une autre fille, rien de bien passionnant ni de fatiguant . Cette heure-ci me mettait hors de moi, dans trente-cinq minutes je devais me rendre au centre commercial pour y faire le ménage et il était évident que je n'y serais pas, mon patron était très exigeant sur le retard et mon salaire en payerait les conséquences, ce dont je ne pouvais pas me permettre. Mais avais-je vraiment le choix ?! Je relativisais donc, ce que ma coéquipière ne devait sûrement pas réussir à faire en l'entendant prononcer, furieuse, une phrase dans ce qui devait être du Français. La France, c'était le pays préférer de maman, elle avait même été faire le tour de ce magnifique petit endroit afin de prendre en photo les plus beaux paysages. Je me rappelle la joie qui se lisait sur son visage quand elle en parlait... Son rêve était d'y habiter, malheureusement elle était morte avant de l'accomplir... Je fronçais les sourcils, concentré « J'aime le fromage. » dis-je à haute voix dans un français plus que médiocre. Je pris le temps de ranger un bouquin avant d'ajouter « C'est la seule phrase que je sais dire en Français. » continuais-je toute aussi sérieuse. Je rangeais de nouveau un autre livre puis je tournais les yeux vers ma camarade avant de lui sourire.