his body, his hair, he was like him

Appoline, laisse-moi te dire combien je t'aime, tu es ma moitié, toi et moi nous ne formons qu'un, nous sommes jeunes, l'avenir est incertain encore pour nous, mais je vais traverser ce futur avec toi, je ne peux pas t'abandonner. Et même si un jour je ne suis plus là, souviens-toi ces paroles, je serais encore là, car je vais rester dans ton coeur, dans ton esprit, toi et moi c'est une évidence, même la mort ne va jamais nous séparer. Les quelques mots de Zeev ce jour-là, avaient réussi à me faire pleurer, bien entendu je ne me doutais pas que mon frère jumeau allait mourir quelques mois plus tard dans un accident de bus. Mais ce qu'il m'a dit est vrai, même s'il n'est plus là, même si sa présence me manque terriblement, j'ai tout de même cette impression qu'il est là quelque part, non loin de moi, à m veiller sur mon bien-être.

Cinq ans, aujourd'hui même, cinq ans que je ne l'ai pas vu, que je n'ai pas entendu sa voix, je ne pourrais jamais revoir cela, mais je m'accroche à mes souvenirs à ces côtés. Je venais de déposer un bouquet de fleurs sur sa tombe, non loin de celle-ci se trouvait celle de mes parents, mais je me rendais plus souvent sur celle de mon frère, du moins je m'y attardais, je pouvais y rester planter des heures, parlant dans le vide. J'aimais mes parents, mais mon frère, notre lien était si fort. Une heure était le temps que je venais de passer sous la lueur du soleil à regarder sa tombe, j'étais restée debout, fixée, le regard posée sur le nom inscrit sur la pierre tombale. Puis je m'étais éloignée, laissant un regard se poser rapidement sur la tombe de mes parents lorsque je prenais la sortie du cimetière.
J'avais besoin d'un remontant, c'est pour cela que je me dirigeais dans l'épicerie la plus proche de Storms Hills, je prenais une bouteille de whisky, j'avais pris la première qui me tombait sous la main, alors que je demandais un sac afin de la ranger à la caissière, elle m'annonça qu'elle n'en avait plus. Je devais la tenir à la main, telle une alcoolique égarée, mais peu importe... J'avançais dans la rue, je voulais rentrer chez moi le plus vite possible, m'enfermer, oublier cette journée, tout mettre en mode pause. Alors, que je regardais face à moi, évitant quelques passants, j'apercevais une silhouette au loin, que me transporta complètement dans un monde parallèle, la bouteille que je tenais dans les mains, glissa entre mes doigts, s'éclatant sur le sol, avant même que le whisky est le temps de se déverser sur le trottoir, j'étais déjà en train de courir, le vent frappait mon visage, mes cheveux s'emmêlaient, mais rien n'avait d'importance, j'étais dans mon monde, dans mon rêve, avec mon espoir qui faisait surface, je priais pour que se soit lui, pour que je ne me trompe pas, je ne voulais pas que se soit l'œuvre de mon imagination, il fallait que se soit lui, pour moi, pour mon bien, pour que je retrouve cette joie de vivre de mon passé. Je commençais à crier : Zeev. Je stoppais ma course, et je posais ma main sur son épaule, afin qu'il se retourne, et d'une voix plus calme, posée, bien mon essoufflement, je réussissais à dire une dernière fois son prénom. Mais bien que je voulais y croire, je connaissais la réponse au fond de moi, cela ne pouvait pas être lui, c'était impossible, car j'avais vu son corps inerte il y a cinq ans, sur lequel j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps.

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J'avais couru, j'y avais cru jusqu'au bout, parce que cela m'avait fait du bien d'y croire, je pouvais même dire que durant une fraction de secondes j'avais ressenti une vague de fraîcheur dans ma vie, comme s'il y avait eu pour une fois quelque chose de positif, qui n'allait pas tourner au négatif. Mais en posant ma main sur son épaule, en disant son prénom pour la énième fois, mon cerveau avait arrêté d'y croire, ma conscience avait repris le dessus, me disant que ce n'était pas lui, car en ce moment même il était au cimetière et qu'il allait rester dans ce lieu pour l'éternité. Je suis Seth pas Zeev, et vous ? J'aurais du avoir honte, partir sans ne rien dire, mais lorsqu'il s'est retourné, qu'il m'a fait face, le choc a été encore pire pour moi, il lui ressemblait presque, ses yeux, sa taille, son sourire, ses cheveux, ma bouche s'ouvrit, je voulais parler, mais j'étais comme paralysée. Alors je suis restais silencieuse un instant, j'avais face à moi le sosie de mon frère jumeau décédé, ma vision n'était braquée que sur lui, uniquement sur lui. Je... désolée, j'aurais du... J'aurais du ne rien dire, passer à côté tout simplement, regarder son visage, mais ne pas l'alerter de la façon dont je l'avais fait, j'aurais du réfléchir avant d'agir, mais lorsque mon cerveau ne tournait qu'autour de Zeev, il m'était impossible de réfléchir. Je suis Appoline, Zeev était... est mon frère jumeau. Souvent les gens mettent au passé lorsqu'il parle d'un membre de la famille décédée, je prenais le pli, mais figurez-vous j'ai décidé d'arrêter de faire comme les autres, je ne peux pas le mettre au passé, car cela voudrait dire qu'il a disparu, que je veux l'oublier, comme toutes les choses du passé, alors non, il est mon frère, il le restera, ce n'est pas une chose qui a changé, même s'il est décédé. Je pensais.... que vous étiez Zeev, les cheveux, le corps, enfin tout... Pourquoi je continuais de m'étaler autant, d'habitude je n'aborde pas les gens dans la rue, je les regarde du coin de l'oeil, pour voir s'ils n'ont rien de suspect, j'avance, je me tais, et si quelqu'un vient m'embêter je l'envoie sur les roses, pour faire comprendre que je ne suis pas la fille sociable, que je ne suis pas la fille facile à qui l'on parle du beau temps ou des promotions dans les boutiques. Car tout ceci n'a aucune importance à mes yeux, je hais perdre mon temps avec ça.

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J'avais voulu y croire, j'étais déçue finalement, mais de toute façon concernant mon frère, dès que ma pensée en venait à lui, mon monde s'écroulait toujours et je devenais encore plus sadique, insensible, froide. Je sais ce que vous ressentez Appoline. Mes parents sont morts lorsque j’étais enfant et j’ai grandi entre ma sœur ainée et ma sœur cadette. On prenait soin les uns des autres, toujours présent dans les moments difficile. Jusqu’à ce que ma sœur décide de fuguer avec son petit-ami il ya trois ans déjà. Je ne m’en suis toujours pas remis mais je fais du mieux que je peux, je ne veux pas que ma petite sœur s’inquiètes pour moi parce qu’elle en a assez avec sa peine pour que j’y rajoute la mienne. Et si j’étais votre frère je vous direz de ne pas vous en faire pour moi, que vous passez avant, et que vous devriez arrêter de vous morfondre. Son discours me laissa sans voix, je constatais immédiatement que sa vie n'était pas simple non plus, je prenais par de la peine qu'il avait pu avoir quand ses parents sont morts, étant donné que j'ai connu cela aussi il y a peu de temps, ma mère étant décédée il y a deux ans et mon père depuis deux mois. Prendre soin les uns des autres, c'est une valeur importante dans une famille, bien qu'à présent je sois seule, du moins j'ai mon oncle, qui vit en Californie avec sa charmante femme je crois ? Du moins je n'ai aucune nouvelle de lui depuis l'enterrement de mon père, à vrai dire je n'ai absolument pas le temps de m'attarder à envoyer des e-mails pour prendre des nouvelles, ce qui est un tord sans doute, mais j'aurais voulu qu'il soit davantage présent dans ma vie suite au décès de mon père, s'était son frère après tout, bien qu'il ait une vie dans une autre ville, il n'avait pas à passer l'éponge aussi vite. Et concernant le reste, je n'ai jamais vraiment connu la famille de ma mère, elle a toujours été en froid avec eux, je sais qu'il y en a en Italie, en France car ils ont le goût du voyage. Alors, je préfère me considérer seule... Je sais... mais c'est tellement dur, cinq ans qu'il a disparu, cinq ans que je ne cesse de penser à lui tous les jours, s'il avait été là, ma vie aurait été différente, il aurait été là pour me soutenir, me dire que je n'étais pas seule face à ce monde de dégénérer, il a toujours su me rassurer... Je pense même qu'il était l'un des seuls à le faire si facilement ! Durant mon enfance, j'avais peur de beaucoup de choses, des insectes, du noir, et lui il trouvait les mots, souvent il se servait de différentes blagues, car il avait un grand sens de l'humour, mais c'était toujours bien, je me sentais toujours mieux après cela. Je ne pouvais alors à cet instant pas dériver mon regard de celui du jeune inconnu face à moi, à qui je me livrais si facilement, il lui ressemblait et de près c'était encore plus flagrant. Je crois que je vais tout simplement entre dans un bar, prend un énorme verre et rentrer... Je ne voulais pas l'embêter davantage, bien que j'étais troublée par la ressemblance. 

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Il est un simple inconnu et j'ose lui raconter toutes mes peines, toutes mes histoires, c'est personnel, mais j'ai envie de me livrer à lui, tout lui dire, qu'il m'écoute, je ne recherche pas des conseils pour aller mieux, non je veux juste une oreille attentive. Vous devez sans doute vous dire que je devrais plutôt consulter un psychologue, je m'installerais dans un long divan, je ferais de longs discours et pendant ce temps, lui ne fera rien de spécial, il ne parlera pas, il gribouillera sur son carnet. Sérieusement, cette ambiance ne m'attire pas, j'ai déjà du consulter un psychologue suite à la morte de mon frère, ma mère pensait que cela serait bénéfique pour moi, mais cela n'a pas fonctionné, justement je ne lui parlais pas, je l'ignorais, il voulait m'aider, je refusais son aide, d'où le fait que suite à ça ma mère avait voulu rapidement me placer dans une école privée à Helena.

Je voulais prendre un verre, noyer son chagrin dans de l'alcool, ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur pour les organes, mais cela m'importe peu. Un verre de whisky cela peut aider à détendre, selon moi c'est même mieux que d'avaler une boîte d'antidépresseur. Mais de toute évidence je ne deviendrais jamais une alcoolique, cela n'est pas compatible avec ma vocation de chasseuse, imaginez une seconde que je vois trouble et que je rate toutes mes cibles, cela me rendrait vraiment malade, je ne peux même pas imaginer une seule seconde de louper l'une de mes cibles. Il avait l'air de me suivre dans ma démarche de me rendre dans un bar, il semblait même heureux d'être là pour moi, son bras se passa autour de mes épaules, à cet instant j'avais l'impression de le connaître depuis de longues années et que l'on se retrouvait après une longue absence loin de l'autre. Ce sentiment était troublant, très troublant. Je vous accompagne alors, on noiera notre chagrin dans un verre de whiskey, enfin j’ai pas l’âge légal mais je suis tellement sexy que la barmaid fondra sous mon charme et ma maturité. Bien que le moment pour rigoler n'était pas le mieux, je remarquais son enthousiasme à me faire rire, notamment lorsqu'il roula ses cils avec son petit air innocent. Je ne pus m'empêcher d'avoir un sourire. Je devrais tout de même vous faire boire un jus d'orange, cela ira beaucoup mieux. Et tu peux me tutoyer ! Dis-je alors que l'on venait de rentrer dans le bar.